Ca y est! J'ai survécu à cette semaine intense passée a Paris à courrir entre les compagnies d'assurances, mon banquier, mes amis et ma famille. Inutile de préciser que ce n'était pas une mince affaire et je suis soulagé de voir que j'arrive encore à tenir sur mes pieds.
Après un réveil trop matinal à mon gout et un dernier petit déjeuner embrumé, me voilà dans le train, oserais-je citer le célèbre DEFI qui emmène les courageux travailleurs des banlieues ouest de paris vers les imposantes tours de cristal de la Défense. En prenant mon billet, je tombe nez a nez avec un ancien camarade des scouts SUF de Saint Cloud. Je me rappelle de nous en culotte courte, courant dans les bois et nous battant pour des trombones, boites de conserves et autres denrée oh combien précieuses à cette époque insouciante. Il effectue son trajet quotidien vers son cabinet d'architecte. Quant à moi, je quitte cet endroit trop bruyant et trop sourd pour m'envoler vers des terres inconnues. Les visages fatigués de mes compagnons de voyage me confirment une fois de plus que cette vie parisienne n'est pas faite pour moi. Je pars serein.
Serein, façon de parler. C'est à dire qu'il n'y a plus rien que je puisse faire dans l'immédiat, si ce n'est téléphoner à mon oncle Serge à Asnières pour lui annoncer avec bonne humeur que dans mon organisation outrageusement chaotique, j'ai omis un petit détail: où vais-je une fois à l'aéroport de Yangon. Il me répond en riant qu'il n'a pas d'adresse à me donner mais qu'il me fais confiance pour me débrouiller. Le ton est donné, je pars en Asie.
Une fois embarqué et après avoir prévenu mes amis de mon arrivée, j'entamme une sieste salvatrice et bien méritée, bercé par le doux ronronnement de l'oiseau d'acier qui m'emmène avec lui dans sa migration. Je me fais réveiller par une hotesse en uniforme de soie colorée qui me propose un plateau repas. Dans un élan d'optimisme, j'opte pour le boeuf au curry, que je tente de savourer en retenant les larmes. Me faisant la reflexion que ce plat est sans doute adapté aux gouts des européens, je m'empresse d'ouvrir mon petit guide de birman et j'apprend mon troisième mot: riz blanc, t'amin en birman phonétique. Cette étape me semble marquer un jalon important dans le processus de paix avec ma bouche et mon système digestif qui protestent déjà, criant à l'opression sauvage de mes papilles.
Une fois remis de mes émotions, je m'attaque à la lecture d'un paquet conséquent de documents qui constituent la base de mon travail sur place. Tout va bien, je suis fidèle à moi-meme dans la gestion de mon temps. Une carte de la birmanie me permet d'esquisser une projection géographique des informations que je tente d'emmagasiner. Au bout de deux heures j'ai engrangé tant bien que mal l'essentiel de ce qu'il faut savoir, une sieste s'impose et l'obscurité dans laquelle nous volons désormais m'envelope et je laisse mes pensées vagabonder au devant de moi, vers cet inconnu qui s'offre bientot a moi.
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